Dans l’industrie automobile, les systèmes embarqués deviennent de plus en plus complexes, interconnectés et critiques. Qu’il s’agisse d’un régulateur de vitesse, d’une fonction ADAS ou d’un système de gestion thermique, leur bon fonctionnement doit être validé avant toute mise sur route.
Pour cela, les constructeurs s’appuient aujourd’hui sur des campagnes de tests virtuels, structurées autour de deux approches principales :
le SIL (Software-in-the-Loop) et le HIL (Hardware-in-the-Loop).
Souvent perçus comme des concepts techniques réservés aux spécialistes, SIL et HIL constituent en réalité les deux piliers complémentaires d’une validation efficace et sécurisée. Comprendre leur rôle, leur complémentarité et leur mise en œuvre est essentiel pour tout acteur de la simulation et du développement véhicule.
SIL : tester le logiciel, dès la première ligne de code
Le SIL consiste à tester un composant logiciel – souvent une fonction embarquée – dans un environnement de simulation virtuel, sans aucun matériel réel.
C’est l’étape la plus amont de la validation. Elle permet :
- De vérifier que les algorithmes réagissent correctement à des entrées simulées
- D’identifier des bugs ou comportements inattendus très tôt
- D’itérer rapidement sur le code sans dépendre d’un prototype physique
Par exemple, une fonction de freinage automatique d’urgence peut être testée face à des scénarios variés (piéton surgissant, véhicule lent devant…) entièrement simulés dans SCANeR™. L’algorithme est exécuté dans une boucle virtuelle, qui évalue sa réactivité, sa logique de décision, et ses interactions avec le modèle véhicule.
HIL : confronter le matériel au monde virtuel
Une fois le logiciel validé en SIL, vient le temps de vérifier sa robustesse sur le matériel réel. C’est le rôle du HIL : intégrer l’ECU physique (ou un prototype proche) dans une boucle de simulation temps réel.
Le système reçoit en entrée :
- Des signaux provenant d’une simulation en temps réel (données capteurs, vitesse, conditions météo…)
- Des événements dynamiques, comme des freinages d’urgence, des pertes de communication ou des pannes simulées
- Des flux complexes issus de capteurs virtuels (lidar, caméra, radar), générés par SCANeR™
En sortie, le système agit comme il le ferait dans un véhicule réel. Le comportement est observé, mesuré, validé. Cela permet d’évaluer la latence, la robustesse matérielle, la compatibilité avec les autres systèmes.
Un enchaînement logique, pas une opposition
Contrairement à une idée reçue, le SIL et le HIL ne s’opposent pas. Ils s’enchaînent et se complètent dans une logique de validation progressive.
Étape | Objectif principal | Outils | Avantages |
SIL | Tester le comportement logiciel | Environnement 100% simulé | Rapide, flexible, idéal pour l’itération |
HIL | Valider l’intégration sur ECU réel | Matériel connecté à la simulation | Réalisme, tests de timing, conformité |
Cette structuration permet d’avancer plus vite dans le développement, en validant chaque brique indépendamment, puis dans un ensemble cohérent.
SCANeR™ : un socle unique pour le SIL et le HIL
L’un des atouts de SCANeR™, la plateforme développée par AVSimulation, est de proposer une architecture ouverte et modulaire, capable de gérer à la fois les tests SIL et HIL :
- En SIL : exécution logicielle, scénarios paramétrables, automatisation, cloud
- En HIL : synchronisation temps réel, interfaces I/O, compatibilité avec les bancs dSPACE, NI, RTMaps, etc.
- En environnement mixte : tests hybrides où certaines fonctions sont simulées, d’autres exécutées sur ECU
Cela permet de construire une chaîne de validation continue, alignée avec les exigences du Software Defined Vehicle (SDV).
Exemple concret : validation d’un système ADAS multicouche
Imaginons un système d’assistance au changement de voie :
- En SIL, l’équipe teste la logique de décision : déclenchement de la manœuvre, prise en compte de l’angle mort, gestion des clignotants
- En HIL, elle connecte l’ECU physique aux capteurs simulés et évalue sa réaction à des cas réels (débordement de véhicule, route glissante, vitesse excessive)
L’ensemble des tests est géré dans SCANeR™, avec des cas injectés automatiquement depuis une base de scénarios ADAS/AD, y compris des cas Euro NCAP.
Pourquoi structurer sa validation avec SIL et HIL ?
Voici ce que permet une approche SIL → HIL bien pensée :
- Réduire les bugs en amont (jusqu’à 50 % d’anomalies détectées plus tôt)
- Diminuer le besoin en prototypes physiques
- Accélérer le time-to-market
- Améliorer la traçabilité et la couverture de tests
- Répondre aux exigences normatives (ISO 26262, SOTIF)
Et surtout, sécuriser la mise en production de fonctions complexes, dans un contexte où le véhicule devient de plus en plus piloté par logiciel.
Conclusion : une chaîne de validation à maîtriser
À l’heure du SDV, la capacité à simuler, tester et valider chaque fonction embarquée de manière modulaire et progressive est devenue un avantage stratégique.
En combinant intelligemment le SIL et le HIL, les constructeurs disposent d’un levier puissant pour sécuriser leur développement.
Grâce à SCANeR™, AVSimulation accompagne les équipes R&D dans cette démarche, avec une plateforme unique capable de couvrir tout le cycle de test virtuel, du concept initial à l’intégration finale.